Angers – Vladivostock
Mathieu Renault, peinture acrylique sur affiches lacérées, 130 x 97 cm, 2014.
Tanya. Omsk. Russia. 18/01/2014, Florian Renault.
La photographie et la peinture/collage forment un diptyque.
L’œuvre
Cette photo relate la rencontre dans un train entre le photographe et une passagère. Le photographe et un ami, lors de son périple en transsibérien, ont été à la rencontre des passagers russes. Lors de leur première étape, entre Moscou et Perm aux portes de l’Oural, une jeune fille était seule dans le train et les deux amis ont entamé une conversation avec elle. Persuadés dans un premier temps qu’elle ne parlait pas anglais comme la majorité des personnes présentes dans le train, ils découvrent au moment de leur descente du train, qu’elle maîtrise un anglais convenable. Elle les invite à la rejoindre chez elle, à Omsk, ville située à 2 jours de train de là où ils s’apprêtaient à descendre. Ils acceptèrent l’invitation et prirent directement un autre billet pour Omsk.
Ils restèrent ainsi deux jours à Perm pour ensuite prendre le train en direction Omsk, en plein cœur de la Sibérie, au nord du Kazakhstan. La jeune femme, prénommée Katia, les accueille et ils passent la soirée avec ses amis Dans cette ville d’un million d’habitants, dont l’urbanisme reste très marquée par l’architecture communiste, purement fonctionnelle, ils découvrent un univers entre tiré entre l’Asie et l’Europe, et un peu oublié par « la maison mère Moscou ».
Katia rêve de s’installer à Saint Petersbourg qui représente un peu le graal pour la jeunesse russe. Cette photo a été prise pendant la première soirée passée auprès d’elle, dans son appartement.
Les deux hommes reprennent la route le surlendemain vers Krasnoïarsk un peu plus loin en Sibérie. La suite du voyage est rythmée par le même genre de rencontres, le voyage prenant des détours harsardeux, faits de détours par des villes qu’ils n’avaient pas envisager de visiter au préalable.
Florian Renault est toujours en contact avec Katia, qu’il espère recroiser un jour en Russie ou en France.
Angers – Vladivostock est une composition à base d’acrylique et d’affiches lacérées réalisée lors d’Urban Art 5, le 6 septembre 2014 avec comme support initial la photo citée ci-dessous.
L’image créée consiste en une réinterprétation, de la photographie de Florian Renault, réalisée le temps du concert de clôture d’Urban Art, en présence du public.
Mathieu Renault
Né à Angers en 1982, il est formé aux métiers du livre à Paris. C’est durant ce séjour dans la capitale qu’il réalise de premières fresques sur les murs métropolitains.
Mais c’est au cours de ces voyages en Amérique latine qu’il se forme véritablement à la création plastique.
Depuis cinq ans, la première étape de sa démarche artistique consiste à arpenter les rues des villes qu’il traverse, et pour recueillir sa matière première sur les panneaux d’affichage, les murs. Il en arrache les épaisseurs d’affiches, qu’il lacère, déchire, creuse « en aveugle », dans l’épaisseur des accumulations de papiers collés. En procédant ainsi, il cherche à mettre au jour ce qui est caché, à trouver un sens qu’il découvre « par accident », ou déjà révélé par un autre passant.
Après une exposition à la Kurves Gallery de Montpellier en juin 2014, son travail a fait l’objet d’un accrochage au Rectorat de la ville de Poitiers. En octobre et novembre 2014, ses œuvres ont orné les murs du Forum du Quai à Angers.
Florian Renault
Agé de 32 ans, originaire d’Angers, il est musicien depuis dix ans. C’est dans le milieu musical qu’il trouve son inspiration de photographe passionné par l’argentique.
Il a eu l’opportunité de finaliser des projets qui l’ont amené à voyager en Russie, aux États-Unis, au Canada mais également en Europe. Ses productions ont déjà été publiées dans le magasine Réponses Photo, et travaille actuellement avec un musicien pour la création d’une pochette d’album. Il a auparavant couvert plusieurs événements culturels de la région. Il s’est par ailleurs intéressé à ce qu’on appelle la photographie alternative qui englobe plusieurs techniques dont la révélation du film argentique à base de café. Cette méthode, communément appelée Caffénol est une alternative économique et écologique aux développements chimiques.
Au-delà des différences majeures de pratiques, les deux artistes sont passionnés par la rencontre avec l’altérité, et leurs œuvres témoignent d’un profond humanisme.