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PHILIPPE CAM

Assemblée Rose Philippe CAM, Gouache et acrylique sur papier dibon, 81 x 44 cm, 2014.


« Ici comme partout dans le monde l’art est contemporain de toutes les époques »


L’œuvre

Un groupe d’hommes et de femmes costumés dans le style renaissance se tiennent côte à côte, posant, face au regardeur (au photographe?).

Leur groupe décrit une farandole qui laisse un espace vide au premier plan, entre eux et le regardeur.

Derrière eux, en fond, un immeuble de type administratif et d’époque peut être 1970, coupe le format du tableau en diagonale.

On peut aussi distinguer entre les gens costumés et l’immeuble, deux arbres et deux poteaux de signalétique.

Les costumes sont très colorés et peints à larges touches, mais l’ensemble du tableau est entièrement recouvert d’une fine couche de peinture rose qui donne sa tonalité générale (comme un filtre) à l’œuvre. Certaines parties du tableau sont à peine esquissées.

Cette peinture fait partie d’une série d’œuvres, « les déguisés », commencée en 2012/2013.

Le départ de cette peinture (comme pour toute la série), est une photographie d’amateur trouvée sur internet : des gens costumés « à l’ancienne » dans des poses et des décors d’aujourd’hui.

L’allure sympathique de la scène est contredite par l’aspect du tableau : le support fin et rigide, le cadrage, la facture volontairement relâchée (fini/pas fini ) , le voile rose qui altère le rendu des couleurs nous questionnent sur la nature de cette image.

C’est aussi une réflexion sur l’importance de l’histoire de l’art et des styles dans la réalisation d’une image.

Philippe CAM

Philippe Cam mène depuis de nombreuses années une réflexion sur les liens de l’art et de ses médiations (discours, histoire de l’art, reproductions, expositions, musées…).

Il a souvent utilisé des collections constituées comme matière première : Artothèque d’Hennebont, musée de Brest, FRAC Bretagne au centre d’art Passerelle et à la friche Belle de Mai à Marseille.

Où commence et où finit une œuvre, où chercher ses limites ? : Dans sa matérialité « propre », dans le dispositif qui la présente, dans le discours qui la fonde ou dans celui qui l’interprète ?

Dans son travail, ces questionnements  passent par de la vidéo, de la peinture, des sculptures en pâte à modeler, des sorties numériques, des performances…

Depuis 2007 la peinture a pris une place plus importante dans son travail. Elle lui a permis de questionner les statuts instables de l’art et de l’artiste : ce dernier était dans ses vidéos collectionneur, érudit, puis conférencier ; il figure maintenant le professeur, et la peinture est elle aussi instrumentalisée comme à des fins pédagogiques.

Pour ses dernières gouaches, il part d’images choisies sur internet : il tape ( congrès ou réunion, conférence…) ; puis il retravaille ces images du discours, de l’autorité, du jugement.

Dernièrement il a travaillé à partir de photographies de reconstitutions historiques ou d’assemblées costumées… Tous ces « sujets » retiennent son attention bien sûr parce qu’ils sont traversés par l’histoire de l’art.